Nous lançons sur notre blog une nouvelle série d’articles sous forme d’interviews des personnes qui travaillent derrière notre plateforme.
Notre première édition est consacrée à Peter De Decker, business analyst au sein de notre équipe asset management. Lisez la suite pour découvrir quel rôle il joue dans nos campagnes de crowdfunding.
Commencez par vous décrire ainsi que le rôle que vous avez au sein de l’entreprise.
Je m'appelle Peter De Decker et je suis business analyst chez MyMicroInvest. Cela signifie que je suis quotidiennement en contact avec des entrepreneurs pour préparer leurs campagnes de crowdfunding.
Une grande partie du crowdfunding est la phase de préparation. Je vérifie que toutes les informations que les entrepreneurs fournissent au crowd soient exactes, et que leur business case soit réaliste.
Différentes approches sont requises. Premièrement, il y a une analyse juridique, pour confirmer le statut de l'entreprise et les contrats que l'entrepreneur a signé dans le passé. Ensuite, nous voyons s'il y a des risques particuliers pour le crowd ou pour l'entrepreneur lui-même. Il y a également une grande partie de l'analyse liée à l'information financière, nous regardons les chiffres historiques et prévisionnels. Par exemple, nous vérifions l'utilisation des fonds pour empêcher le crowd de rembourser les dettes à court terme et nous vérifions que le plan financier a été modélisé correctement. Nous ne contestons toutefois pas les hypothèses et ne négocions pas l'évaluation, considérant que ce n'est pas notre rôle. Nous comptons sur l'investisseur professionnel pour la confirmation des conditions.
Nous appelons tout ce processus « fact checking » (ou « sanity check ») car nous vérifions les faits et nous comparons les informations avec nos normes de qualité. Nous constatons occasionnellement des faits dont l'entrepreneur n’est pas conscient, des problèmes spécifiques que nous détectons, ce n'est donc pas toujours la partie du crowdfunding la plus aisée pour un entrepreneur. Ceci peut être comparé à un audit, mais constitue certainement une expérience d'apprentissage. Lorsque nous finalisons le processus de « fact checking », nous informons l'entrepreneur sur nos conditions d'investissement et nous lui communiquons les risques découverts, s’il y en a.
Il y a toujours deux personnes qui travaillent sur un projet : l’une pour l’aspect juridique et l’autre pour l’aspect financier. Nous rapportons le dossier à notre manager et discutons des éléments essentiels pour leur permettre de prendre une décision éclairée. Les conditions que nous développons sur base de l'analyse dépendent de chaque entreprise, par exemple s'il y a un investisseur professionnel, et à combien ce montant devrait-il s’élever, ce qui correspond à nos besoins financiers calculés, la valorisation et les projections.
Voici mon travail au quotidien, examiner cette information. Il faut généralement 2-3 semaines pour analyser complètement une entreprise. Lorsque ce processus est terminé, nous pouvons donner le « feu vert » à l'entrepreneur et à notre équipe marketing pour préparer la campagne de communication.
Il existe aussi un second groupe d'entrepreneurs que j'analyse, lié à notre fonds d'investissement Inventures II. Inventures II est un fonds de capital-risque géré par MyMicroInvest, qui met l'accent sur les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Donc, si l'entreprise intègre les exigences de Inventures II, nous pouvons pousser l'analyse un peu plus loin. Nous vérifions avec l'entrepreneur si les ODD sont incorporés dans leur ADN et effectuons une analyse complète sur le potentiel du marché.
Parlez-nous d’un autre aspect de votre travail, je sais que vous faites des présentations à l'occasion
Je donne souvent des présentations lors d’événements afin d’expliquer le concept MyMicroInvest et la place que le crowdfunding prend dans l'écosystème financier.
Quand ils se lancent dans un nouveau business, les entrepreneurs doivent prendre une décision sur la façon dont ils vont le financer. Ils peuvent soit le faire avec leurs propres fonds - en autofinancement - mais la plupart des entrepreneurs ne peuvent pas le faire et ils doivent chercher d'autres options. Une option traditionnelle consiste à trouver des fonds par le biais de business angels : cela présente des avantages et des inconvénients.
J'explique habituellement comment le crowdfunding peut être combiné à d'autres moyens de financement. Nous appelons cela le « co-investissement » et nous en avons fait une règle chez MyMicroInvest.
Avez-vous des conseils pour les nouveaux investisseurs ?
Je conseillerais certainement aux gens de lire les informations qu'ils obtiennent de l'entrepreneur et d'essayer de le challenger. Faire preuve de bon sens et essayer de regarder sur Internet pour voir si l'information disponible est validée.
Cela peut prendre du temps avant de prendre la décision d'investir dans une entreprise. Il est aussi important d'entendre des opinions différentes. Je sais par expérience que la compréhension d'une nouvelle entreprise prend du temps et il est préférable de peser les pour et les contre. Et bien sûr, n'oubliez pas de prendre en compte votre propre seuil de risque et de diversifier vos investissements.
Avez-vous des conseils pour les nouveaux entrepreneurs ?
Le parcours d’un entrepreneur est plein d'embûches et nécessite beaucoup de travail et d’hypothèses qui doivent être validées pour progresser. Par conséquent, une équipe a plus de chances de réussir qu’un individu. Je crois que les entrepreneurs qui sont méthodiques et systématiques dans l’exécution de leur travail ont plus de succès. Soyez assidus et persévérants !