Ugani fonctionne selon un modèle B2B, en travaillant avec des partenaires locaux qui paient une licence pour chaque prothèse qu'ils fabriquent à l'aide du logiciel automatisé. Ces partenaires revendent ensuite les prothèses à leurs patients via un modèle B2C. Le fait de considérer les clients comme des partenaires augmente la certitude de revenus récurrents et renforce la confiance entre les deux entreprises.

D'ici 5 ans, Ugani vise à collaborer avec au moins 20 partenaires dans 10 pays pour mettre sur le marché plus de 15 000 prothèses et aider un même nombre de personnes à remarcher.

Selon les données de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y a aujourd'hui environ 40 millions d'amputés, dont seulement 5 à 15% ont une prothèse. Ugani dispose ainsi d'un marché de plus de 30 millions de patients.

Le marché des prothèses dans les pays en développement devrait croître à un taux annuel de 5,4 % entre 2020 et 2027. La croissance du marché est alimentée par la forte croissance démographique dans les pays en développement, notamment en Afrique où le Forum Économique Mondial prévoit que la population triplera pour atteindre 1,34 milliard d'habitants d'ici 2050. Parmi les autres facteurs, citons l'augmentation du nombre d'accidents, entre autres de la route, et la prévalence croissante des maladies. Malheureusement, les guerres et autres violences sont également l'une des principales raisons des amputations dans certaines régions.

Le marché total disponible (TAM) des technologies assistives (TA) était évalué à 18,6 milliards USD en 2018 et atteindra 32 milliards USD d'ici 2026. En 2027, il devrait atteindre 37,6 milliards USD.

Ugani se concentre uniquement sur les pays en développement, et dans un premier temps uniquement sur les prothèses. À terme, Ugani souhaite exploiter l'ensemble de ce marché de TA dans les pays en développement. Il y a aujourd'hui environ 40 millions d'amputés dans ces pays et Ugani facture 40 USD par prothèse produite, ce qui donne un marché utilisable disponible (SAM) de 1,6 milliard USD.

Le Serviceable Obtainable Market (SOM) a été calculé à environ 17 millions de dollars. C'est le chiffre d'affaires que Ugani réalisera en 7 ans.

Les patients peuvent être classés en fonction du type de traumatisme ou de leur situation géographique, ainsi que de leur âge et leur niveau d'activité. Il va de soi qu'un jeune patient aisé, ayant subi une intervention chirurgicale appropriée et vivant en ville, sera plus facile à atteindre et à aider qu'une personne âgée avec un moignon enflammé dans une zone rurale.

Toutefois, la véritable segmentation ne concerne pas les patients, mais les partenaires et clients de Ugani, avec lesquels une collaboration sera mise en place pour produire les prothèses localement par le biais de la licence.

Tout d'abord, il y a les centres de santé dans les pays en développement. Ces hôpitaux et autres institutions médicales ont des années d'expérience dans le secteur de la santé. Beaucoup d'entre eux sont déjà activement impliqués dans les amputations et les prothèses. Ils constituent un moyen idéal pour Ugani d'atteindre facilement de nombreux patients qui, auparavant, ne pouvaient pas s'offrir une prothèse classique.

Un grand nombre d'organisations caritatives internationales, de fondations et des ONGs sont également actives dans ces pays. Beaucoup d'entre elles ont des programmes spécifiques pour aider les personnes amputées en leur donnant des prothèses. Ces organisations sont constamment à la recherche de moyens de réduire le coût de leurs prothèses, afin d'aider davantage de personnes avec les mêmes budgets.

Ugani a également approché des compagnies d'assurance et des organisations militaires, qui ont montré un grand intérêt pour les produits. Ugani peut les aider à fabriquer des prothèses plus nombreuses et moins chères en collaboration avec les centres de santé, afin de réduire les coûts mais aussi de pouvoir enfin offrir une solution aux vétérans.

La concurrence de Ugani peut être divisée en 4 groupes :

Les entreprises occidentales travaillent depuis des années sur des applications logicielles similaires à celles de Ugani. Ces entreprises ne se concentrent pas sur les pays en développement, car leurs prix sont trop élevés et elles ne sont donc pas compétitives. Il y a, par exemple, Ottobock et Ossür, les deux plus grands fabricants de prothèses au monde. Mais aussi des start-ups comme Vytruve ou Spentys qui ont développé des logiciels similaires et les vendent dans les pays occidentaux.

De petites organisations à but non lucratif essaient depuis plusieurs années de mettre sur le marché des produits similaires (aussi bien des prothèses que des logiciels pour fabriquer des prothèses), mais ils sont limités par leur budget, ce qui entrave toujours l’échelle de leur solution. Par exemple, il y a : 3D Sierra Leone, Legs4Africa, Circleg et DigiScan3D, qui ne peuvent tous distribuer qu'une poignée de prothèses par an.

Il est important de noter que la tendance générale parmi toutes ces organisations est la coopération et non la compétition. Par exemple, l'un des fondateurs de 3D Sierra Leone siège au conseil consultatif de Ugani Prosthetics, tandis que Ugani et Spentys étudient la possibilité d'une collaboration dans un avenir proche.

La concurrence vient également des centres de prothèses locaux, qui coopèrent généralement avec un ou plusieurs hôpitaux locaux. Ces centres utilisent des techniques de production classiques avec du plâtre, ce qui est plus lent et rend les prothèses plus chères.

De grandes ONGs internationales comme Handicap International (HI), Médecins sans frontières (MSF) ou la Croix-Rouge (CICR) sont également actives dans ce domaine et distribuent chaque année des milliers de prothèses dans le monde entier. Ils produisent également des prothèses de manière traditionnelle, mais disposent de budgets de plusieurs millions d'euros pour aider les gens.

Ces 2 dernières catégories sont non seulement les concurrents de Ugani, mais aussi ses clients. Des négociations avec la Croix-Rouge et Handicap International sont en cours, tandis que le premier partenaire de Ugani au Bénin est un centre de prothèses local. Ces organisations voient toutes un potentiel dans les nouvelles méthodes de Ugani et aimeraient faire le pas vers plus de confort pour moins d'argent pour leurs patients.